Colloque Caricature et Religion(s) – Brest 22-23-24 mai 2008


Colloque international organisé par l’EIRIS (Equipe Interdisciplinaire de Recherches sur l’Image Satirique) rattachée à l’Equipe d’Accueil « Héritages et Constructions dans le Texte et l’Image » (EA 950, Université de Bretagne Occidentale) avec la participation du Centre de Recherches en Arts (JE 2464, Université de Picardie Jules Verne).

Sous la direction de Jean-Claude Gardes et Guillaume Doizy.

L’affaire dite des caricatures de Mahomet (février 2006), indépendamment des arrière-pensées des uns et des autres, a mis la caricature au centre d’une crise politico-médiatique sans précédent. Cette crise a rappelé deux choses : d’une part, la puissance symbolique (et quasi magique) de l’image satirique, quelques traits de crayon s’avérant capables « d’embraser » le monde ; d’autre part, l’hostilité des religions à se voir brocarder. Plusieurs raisons furent invoquées : le refus de toute représentation de la divinité, le délit de blasphème, le respect dû aux croyants blessés dans leurs convictions intimes. Tous ces arguments mettent en cause la liberté d’expression.

(Dessin de Jiří Slíva)

Les religions ont adopté depuis fort longtemps une attitude complexe vis-à-vis de l’image et de la caricature. L’idolâtrie, qui tire un trait d’égalité entre un dieu et sa représentation, le refus de toute représentation de la divinité ou encore la surutilisation de signes iconiques comme véhicules de la foi se sont accompagnés d’une instrumentalisation de la caricature comme arme pour ridiculiser ou avilir la religion de l’autre.
Mais après s’être mutuellement attaquées au travers d’images satiriques parfois très violentes, les religions ont dû faire face à un élan puissamment désacralisateur, du Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine. La caricature n’a eu de cesse de contester le rôle social, politique et moral des pouvoirs religieux dans la société, voire de s’en prendre à leurs dogmes.

La caricature des religions (et sa répression) ou la caricature comme arme aux mains des religions apparaît comme un phénomène récurrent, même s’il faut distinguer des rythmes et des approches spécifiques en fonction des histoires particulières de chaque culture.
Nous nous intéresserons à la caricature des religions dans sa complexité et sa dynamique au travers de l’histoire, des « origines » à l’époque contemporaine. Nous analyserons les fonctions et les mécanismes de la caricature au regard du sacré. L’utilisation de l’image satirique par les religieux fera l’objet d’une étude spécifique, et nous pourrons comparer les langages de la caricature cléricale/anticléricale. En outre, nous tenterons d’appréhender la généralisation de la caricature des religions comme un phénomène universel bien qu’hétérogène. La question du rapport images/religions/blasphème/censure nous invitera à évaluer les pressions exercées à l’encontre de l’image et leur justification théologique, politique ou sociale. Enfin, il faudra veiller à opérer la distinction entre caricature anticléricale et caricature antireligieuse : la caricature s’attaque-t-elle avec les mêmes armes à un dieu ou à ses représentants ?

Nous invitons les personnes désireuses de participer à ce colloque à envoyer un résumé de leur contribution (15-20 lignes avec vos coordonnées, votre fonction et votre discipline) aux deux adresses suivantes :

Guillaume Doizy ou Jean-Claude Gardes

Date limite des candidatures : septembre 2007 Voir le programme

A la recherche d’une affiche…

Willem, Libération, 14/2/2007
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