Communication et religion


Appel à contributions, numéro 38 de la revue MEI, « Communication et religion »
Numéro coordonné par David Douyère, Stéphane Dufour et Odile Riondet
www.mei-info.com
Voici un appel à contributions qui peut intéresser les amateurs d’image satirique

L’explosion des moyens de communication au tournant des XXe et XXIe siècles s’est accompagnée d’une forte augmentation de discours religieux, à la fois critiques et théoriques, tenus sur la communication, les médias, jusqu’à englober les pratiques du secteur professionnel (journalisme et communicants), donnant voix au chapitre à de nouveaux acteurs de la pensée communicationnelle, qui prolongent au présent une réflexion très ancienne et, à bien des égards, pionnière, des communautés et des institutions religieuses sur l’écriture, la parole, l’image et les moyens de diffusion, ainsi que sur leur portée.

Si les religions proposent parfois une vision théorique de la communication, qui entre inévitablement en résonance et se définit avec d’autres conceptions politiques, idéologiques et sociales, elles font également partie de la réalité communicationnelle dont elles traitent puisqu’elles y participent elles-mêmes abondamment par leurs pratiques. Les religions interviennent en effet dans l’espace public par leurs discours, leurs actions ou des campagnes d’information, y compris dans l’acception marketing des campagnes, qui visent à donner une visibilité à l’institution et à ses membres comme à porter la foi. Enfin, les groupes religieux communiquent et interagissent dans et par des actions rituelles et des célébrations corporelles, performatives et symboliques dont les sciences de l’information et de la communication sont disposées à rendre intelligibles les signes et les conditions de leur circulation dans l’espace médiatique.

Dans ce vaste espace de recherche qu’ouvrent les religions aux sciences de l’information et de la communication, nous proposons quatre grands axes de réflexion croisés qui permettent d’investir quelque peu ce territoire de la communication déjà ancien et pourtant encore insuffisamment exploré :

• les signes et discours de la « communication » religieuse (prises de parole, rites et rituels, etc.) ;

• la « propagande de la foi », l’apostolat et la mission : quelle action et quelle rhétorique de la communication entrent en jeu ? (actions de propagation de la foi dans le temps et l’espace, etc.) ;

• les expressions du religieux dans l’espace public et médiatique (interventions de religieux ou d’institutions dans le débat public, la presse, le cinéma, etc.) ;

• les techniques, pratiques et représentations du fait religieux, saisies dans leur dimension communicationnelle.

En effet, si les religions présentent une réalité historique étudiée par des historiens, une réalité politique observée par des politologues et des juristes, une réalité anthropologique et sociologique scrutée par des sociologues – avec les travaux pionniers de Durkheim par exemple – leur indéniable dimension communicationnelle reste encore assez peu explorée. La recherche française sur ces questions est demeurée longtemps, pour l’essentiel, isolée et sporadique, revenant invariablement vers les penseurs du signe et de la signification, à l’origine ou en marge des sciences de l’information et de la communication (comme R. Barthes), qui se sont préoccupés très tôt du sens du religieux, ou portée par des chercheurs religieux (M. de Certeau). Plus récemment, la médiologie initiée par Régis Debray a également apporté une contribution intellectuelle, mais au travers d’un angle bien spécifique. Nous proposons donc ici d’approfondir et de contribuer à renouveler la recherche sur la dimension communicationnelle du fait religieux.

Les contributions peuvent porter sur n’importe quelle religion ou groupe religieux, y compris sectaire, ou sur un courant philosophique ou spirituel défini en relation ou en opposition au religieux, ou parfois assimilé à lui, à tort ou à raison. Qu’il s’agisse d’analyses de situations de communication religieuse particulières ou d’un questionnement épistémologique, la dimension communicationnelle (médiation, langage, oralité, écriture, signes, médias, dispositif ou technique d’échange et de transmission) étudiée devra être mise en avant, et l’étude interroger en propre cette dimension, objet de ce numéro.

Calendrier et organisation scientifique :

Soumission des propositions

• Les propositions d’articles sont à soumettre (en français ou en anglais) en un format de 500 mots maximum (hors titre et références bibliographiques) avant le 30 septembre 2012 (délai de rigueur) ;

• chaque proposition contiendra : un titre explicite (provisoire) ; une présentation de la problématique traitée ; une description du/des terrains(s) ou corpus ; une indication de l’approche disciplinaire envisagée et du cadre théorique choisi pour l’/les explorer et une bibliographie sommaire ; l’auteur, enfin, contextualisera sa contribution dans son propre programme de travail ;

• les propositions seront adressées en deux fichiers au format MS Word ou équivalent :

― l’un (nommé « propMEI38_auteur_mot-clef-titre ») comporte le nom, l’institution de rattachement, le statut et les coordonnées de l’auteur (ou des auteurs), ainsi que le titre de la proposition ;

― l’autre (nommé « propMEI38_mot_clef_titre »), anonymisé, comporte le titre et le texte seul de la proposition , les données personnelles (métadonnées) ayant été effacées des propriétés du fichier (par ex. avec la fonction : « préparer/inspecter » de MS Word) ;

• les propositions sont à adresser à david.douyere@gmail.com, stephane.dufour@u-bourgogne.fr, odile.riondet@wanadoo.fr dans un courrier électronique portant en titre « MEI 38 Religion & communication : proposition ».

Calendrier

• 30 septembre 2012 : date limite de réception des propositions (délai de rigueur) ;

• 1er novembre 2012 : avis aux auteurs de la sélection des propositions et envoi des consignes éditoriales ;

• 30 janvier 2013 : date limite de réception des articles (en français ou en anglais), 4 000 mots maximum, références bibliographiques comprises ;

• 20 février 2013 : transmission aux auteurs des évaluations effectuées ;

• 20 mars 2013 : remise des articles définitifs après expertise et navette avec les auteurs ;

• deuxième semestre 2013 : publication du numéro 38 de MEI.

Modalités d’évaluation des textes

La revue MEI fonctionne en lecture « double aveugle » : les articles sont anonymisés avant d’être lus et les relecteurs restent également anonymes.

Un premier comité de lecture international sélectionne les résumés des propositions, après leur évaluation en « double aveugle ». Un second comité de lecture international évalue en « double aveugle » les articles présélectionnés. MEI

La revue MEI a été créée en 1993 par Bernard Darras (Université Paris 1) et Marie Thonon (Université Paris 8), MEI « Médiation et Information » est une revue thématique à comité de lecture en double aveugle publiée deux fois pas an sous forme d’ouvrages de référence.

La revue MEI (www.mei-info.com) est inscrite par l’Aeres et la 71e section du Conseil national des universités dans la liste des revues du domaine « Sciences de l’information et de la communication » (juin 2011).