Le roman graphique


Appel à communications

Le roman graphique, des influences de la BD sur le roman

Date limite : 30 septembre

     D’une part, il existe des études sur la poésie influencée par la peinture ou sur le roman influencé par le cinéma ; d’autre part, il existe des études sur les réalisateurs et films influencés par les « comics » (e.g. Resnais, les 300 de Miller/Snyder, ….) et sur la peinture utilisant les comics (e.g. Andy Warhol). Cependant, il n’y a rien ou presque sur le roman influencé par la BD ou les “comics”.

    Y a-t-il des romans informés par la BD ? Par ses thèmes, ses techniques narratives, ses spécificités visuelles ? Et comment interpréter cette adaptation inverse ? Est-ce une preuve supplémentaire de légitimation de la BD ? Peut-on imaginer la novelisation sophistiquée d’une BD comme celle inspirée de la série Hellboy par Christopher Golden ?

    Dans le monde anglo-saxon, il existe déjà quelques articles avant-coureurs sur cette problématique et sur les quelques auteurs anglophones, tous américains, qui ont exploré cette esthétique transmédiatique comme : Tom de Haven (Funny Papers, 1985), Jay Kantor (Krazy Kat, 1987), Frederic Tuten (Tintin in the New World, 1993), Rick Moody (Ice Storm,1994), Austin Grossman (Soon I will be Invincible, 2007), Dave Eggers (The Wild Things, 2009),et sans doute le plus connu, Michael Chabon (Kavalier & Clay, prix Pulitzer 2001). Comment ces romanciers représentent-ils les « comics », les BD et les mangas ? S’ils utilisent souvent des thèmes et personnages (auteurs ou protagonistes de « comics »), usent-ils aussi de techniques spécifiques inspirées par la BD et les comics ? Et si oui, lesquelles ? Y a-t-il d’autres auteurs anglo-saxons influencés par les comics ? Britanniques ? Australiens ? Africains ?

    Et qu’en est-il des auteurs d’autres langues / cultures comme la France, l’Italie (eg. Umberto Eco—Queen Loana), et le Japon pour ne parler que de ces trois pays où il existe une tradition de la BD, longue et dynamique ? Mais peut-être aussi le roman allemand ? Espagnol ? Les romanciers qui sont aussi bédéistes séparent-ils hermétiquement leurs univers selon qu’ils composent un roman ou une BD ? Jean Teulé dans un ouvrage au titre évocateur Bord cadrage (2009) joue-t-il aussi avec une esthétique BD ? Et quid de Harry Morgan qui est romancier, bédéiste et en plus théoricien de la BD ? Et Ludovic Debeurme (Ocean Park, 2014), Joann Sfar (L’éternel, 2012), Willy Mouele (Willy the Kid, 2011), et les travaux transmédiatiques d’un Benoit Peeters ? La Bd est traditionnelement un domaine masculine. Y a-t-il des romancières américaines, françaises ou d’autres langues inspirées pa certaines BD ?

    Nous invitons des propositions sur un ou des auteurs de fictions (romans, nouvelles), ou sur des problèmes plus directement théoriques (nouvelle narratologie spécifique à la BD ; études d’adaptations transmédiatiques), soit dans dans une langue / culture, soit sur plusieurs dans une perspective comparative, ainsi que des entretiens avec des romanciers qui s’intéressent à la BD.

    Modalités de soumission Les propositions (400-500 mots)sont à envoyées à Hugo Frey (h.frey@chi.ac.uk) et Chris Reyns-Chikuma (reynschi@ualberta.ca)

    avant le 30 septembre 2014.

    Article complet (4000-5000 mots) : 30 janvier 2015.

    Si le texte est accepté (après double lecture en aveugle), il sera publié dans un numéro spécial de Image & Narrative

    Langues : anglais ou français.

    Comité scientifique Jean-Paul Gabilliet, professeur à Bordeaux 3, France Karin Kukkonen, postdoc, Turku, Finland William Kuskin, professor at the U. of Colorado, Boulder, USA Nicolas Labarre, maître de conférence, Bordeaux 3, France Benjamin Noys, reader in English at university Chichester, England Sophie Milquet, Maître de conférence, Université Libre de Bruxelles, Belgique