HUMORESQUES n°36, automne 2012
« L’humour anglais »
Appel à contribution – Date limite : 30 avril 2012
Tous les dictionnaires l’attestent : l’ « humour » est arrivé en France par le biais de l‘anglais. Et tous les manuels le répètent : s’il est un peuple qui a de l’humour, c’est bien le peuple anglais. L’humour est donc anglais. Une fois ces évidences posées, il semble toutefois bien difficile de définir « l’humour anglais » — à moins qu’il ne soit d’ailleurs « britannique ».
Certains s’y sont bien sûr essayés, évoquant d’abord une particularité anatomique, l’humour britannique ayant trait à la bile noire et à la mélancolie. Lorsque l’humour a cessé de relever de l’humeur, et lorsque l’on a cessé de croire à la théorie des tempéraments, on s’est parfois tourné vers des explications climatiques : l’humour anglais est « sombre » comme les cieux d’Albion. Plus récemment, Salman Rushdie, dans Imaginary Homelands, affirme que l’humour anglais relève de l’imaginaire, de la fiction, du « what if ». Toutes ces idées se résument en une seule : l’humour anglais serait un mécanisme de défense — contre sa nature propre, l’humaine condition, les caprices du temps ou les aléas de l’histoire. D’autres théoriciens ont choisi une approche chronologique et/ou générique, distinguant entre diverses formes d’humour anglais, telles que le « wit », le « nonsense », la satire. Enfin, on peut aussi analyser les procédés de l’humour anglais, en soulignant notamment le jeu avec les « codes », ce savant mélange entre désir de ne pas se faire remarquer et amour de l’excentricité. Pour pouvoir apporter un nouvel éclairage sur « l’humour anglais », nous proposons de partir d’un certain nombre de questions :
Des questions classiques :
– L’humour anglais est-il lié à la langue anglaise ? Pierre Daninos, humoriste français, peut-il imiter l’humour britannique ? L’humour anglais peut-il traverser la Manche ? Est-il traduisible ? Est-il compréhensible pour les non-autochtones?
– Quelle forme de «l’ humour anglais » serait « exportable »? Benny Hill, Mr Bean, Peter Sellers, les Monty Python, tous comiques fondés sur le corps, mais pas le Goon Show, fondé sur la langue ?
– En quoi l’humour anglais est-il différent de l’humour américain, ou irlandais, ou écossais ?
Humour anglais et mondialisation :
– En ces temps de mondialisation, l’humour britannique a-t-il pu préserver sa particularité ? (voir les déclinaisons anglo-saxonnes de séries comiques, comme The Office, serait à ce titre intéressant).
Humour anglais et communautarisme:
– Il semble paradoxal, voire non-politiquement correct, de parler encore d’humour anglais « national ». L’humour anglais existe-t-il encore, ou a-t-il été « assimilé » dans le melting-pot ? Comment est-il assumé, ou refusé, par les diverses « communautés » de Grande Bretagne. ? Bend it like Beckham, réalisé par Gurinder Chadra, est-il le nouvel humour anglais ? Ou Gurinder Chadra un parfait exemple d’ « assimilée » ?
Humour anglais et postcolonie
– Qu’en est-il, de même, de l’humour dans les anciennes colonies britanniques ? L’humour britannique a-t-il laissé des traces visibles en Inde ?
Les propositions d’articles, accompagnées d’un titre, d’un résumé et d’une brève présentation de l’auteur, sont à adresser à : corinne.francois-deneve@uvsq.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. ,
Responsable : Corinne François-Denève
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