Arthur Szyk


Bilder gegen Nationalismus und Terror (Images contre le national-socialisme et la terreur), Exposition présentée à Berlin, Deutsches Historisches Museum (29 août 2008 – 4 janvier 2009), puis à Hanovre, Wilhelm-Busch (18 janvier – 13 avril 2009).

Kommentar in deutscher und französischer Sprache von Walther FEKL, commentaire en allemand et en français de Walther FEKL.

Arthur Szyk. Bilder gegen Nationalsozialismus und Terror (Arthur Szyk. Images contre le national-socialisme et la Terreur). Berlin, Deutsches Historisches Museum (29 août 2008 – 4 janvier 2009), Hanovre, Wilhelm-Busch (18 janvier – 13 avril 2009).

Il est question ici d’une véritable découverte. Pour l’Europe en tout cas. Et pourtant, ce dessinateur a connu son heure de gloire. Il a illustré plus d’une couverture de Time Magazine (et d’autres magazines à grand tirage), sa contribution à la lutte antifasciste a été comparée à l’action d’une bombe, on lui a consacré des courts métrages et des émissions de radio, l’armée américaine s’est servie de certains de ses dessins pour des émissions de propagande. Aux États-Unis, où il s’est établi en 1940, un musée lui est consacré et une société Szyk (Burlingame, CA; www.szyk.org) se charge de faire vivre son art – et pourtant la connaissance de son oeuvre a du mal à franchir l’Atlantique. Une exposition accompagnée d’un catalogue bilingue, allemand-anglais, de 341 pages, à la qualité habituelle de la maison (textes précis et précieux, reproductions excellentes et généralement en grand format) est peut-être en train de changer la donne. Elle a lieu en ce moment, jusqu’au 4 janvier 2009, au Deutsches Historisches Museum (Musée d’Histoire allemand) de Berlin, avant d’être présentée de janvier à avril à Hanovre.

Juif polonais, Arthur Szyk (1894 – 1951) passe son enfance et sa jeunesse à Lódź, ville située à cette époque dans la partie russe de la Pologne divisée. Il reçoit sa formation d’artiste à Paris, au Cours Julian, et à Cracovie. Il trouve assez vite son écriture artistique, qui consiste en une imitation fidèle des enluminures du Moyen-Age, appliquée parfois à des sujets contemporains, mais plus souvent à l’illustration de livres religieux, de poésie etc. L’exposition consacrée à Szyk caricaturiste présente un choix des dessins de cette époque qui démontrent sa maîtrise technique époustouflante. Pourtant, on finit par se lasser de cet art si délicat – mais bien désuet, pour ne pas dire épigonal.

Ce n’est qu’après et par l’avènement du nazisme que Szyk devient un artiste original, résolument contemporain, actuel, ayant prise sur le monde environnant, mordant. Même s’il continue à illustrer l’histoire du peuple juif aux temps bibliques dans le style des enluminures, l’actualité fait irruption dans ses dessins puisque les tyrans d’antan, les pharaons, arborent parfois des emblèmes nazis ou portent les traits des tyrans contemporains. Par ailleurs, les images proprement satiriques se multiplient. La précision et la finesse de ces dessins, souvent grouillants de personnages, contraste avec la violence des scènes représentées et avec la véhémence de la charge. Ses excellents portraits déformés de Hitler, Göring, Goebbels, Himmler et de Mussolini, provoquent tous des réactions contraires, mais souvent co-présentes dans la bonne caricature: ils font peur – et rire en même temps. On a affaire à des monstres risibles, à des clowns sanguinaires. Szyk ne nous permet à aucun moment de risquer d’oublier la dangerosité de ces personnages. En même temps, il nous montre à quel point ils sont minables, petits, méprisables. Ce qui déclenche le rire de supériorité, rire particulièrement précieux, voire même indispensable dans les situations les plus angoissantes. On imagine parfaitement l’impact des dessins de Szyk sur ses contemporains, transformant la peur en envie de combattre.

Cela correspond parfaitement aux visées de Szyk qui se considérait lui-même comme soldier in art. Son intention était non pas de servir l’art, mais de s’en servir: „Art is not my aim, it is my means.“ Il cherchait l’efficacité – avec succès à en croire Eleanor Rossevelt, épouse du président des États-Unis ,qui voyait en lui une „one-man-army“.

Souhaitons que des expositions dans d’autres lieux et d’autres pays révèlent ce grand dessinateur au public européen.

Arthur Szyk. Bilder gegen Nationalsozialismus und Terror. Berlin, Deutsches Historisches Museum (29. August 2008 – 4. Januar 2009) und Hannover, Wilhelm-Busch-Museum (18. Januar – 13. April 2009).

Wir haben eine regelrechte Entdeckung zu vermelden. Zumindest für Europa. Und das, obwohl dieser Zeichner durchaus erfolgreich war. Mehr als eine Titelseite des Time Magazine und anderer auflagenstarker Magazine verdanken wir seiner Feder, und die Wirkung seines Beitrags zum antifaschistischen Kampf ist mit der einer Bombe verglichen worden. Kurzfilme und Radiosendungen wurden ihm gewidmet, die amerikanische Armee bediente sich seiner Zeichnungen für Propagandasendungen. In den USA (seine Wahlheimat ab 1940) ist seinem Werk ein eigenes Museum gewidmet, eine Szyk-Gesellschaft (Burlingame, CA; www.szyk.org) kümmert sich um das Weiterleben seines Werks und doch kennt man ihn auf unserer Seite des Atlantiks kaum. Eine Ausstellung im Deutschen Historischen Museum (bis 4. Januar 2009, dann in Hannover) kann das vielleicht ändern. Zu ihr ist auch ein zweisprachiger (deutsch-englisch) 341-seitiger Katalog erschienen – in der vom DHM gewohnten Qualität (präzise und kenntnisreiche Texte sowie hervorragende, in der Regel großformatige Reproduktionen).

Arthur Szyk (1894 – 1951) wuchs als polnischer Jude im damals russisch besetzten Lódź auf. Seine künstlerische Ausbildung erhielt er in Paris (Cours Julian) und Krakau. Bald fand er seinen künstlerischen Stil, der die Techniken mittelalterlicher Buchmalerei getreu auf andere Gegenstände anwendete: zeitgenössische Themen, meistens aber als Illustration religiöser oder poetischer Werke. Die Auswahl derartiger Zeichnungen innerhalb der Karikaturenausstellung lässt die erstaunliche technische Meisterschaft des Künstlers erkennen, was aber nicht vor einer gewissen Ermüdung angesichts des epigonalen Stils schützt.

Erst nach und durch die Machtergreifung durch die Nazis wird Szyk zu einem originellen zeitgenössischen und wahrhaft aktuellen Künstler, zum bissigen Satiriker. Selbst die Illustration der alten Geschichte des jüdischen Volkes in biblischen Zeiten wird nun politisiert, aktualisiert, etwa indem die Unterdrücker von damals, die Pharaonen, in Szyks Darstellung Embleme oder auch die Züge der Verfolger der Gegenwart tragen. Dies alles aber noch im alten Illustrationsstil. Daneben stehen immer mehr rein satirische Blätter. Die Genauigkeit und Subtilität seiner oft vielfigurigen Zeichnungen tritt dabei in Kontrast zur Gewalt, die den dargestellten Szenen innewohnt, und zur Schärfe seiner Aggression. Wie so oft in der – guten – Karikatur lösen z.B. seine verzerrten Hitler-, Goebbels-, Himmler-, Göring- und Mussolini-Porträts entgegengesetzte Reaktionen aus: Furcht – und Lachen. Lächerliche Monster haben wir hier vor uns, blutrünstige Clowns. Nicht einen Augenblick können wir die Gefährlichkeit dieser Figuren vergessen – und doch sind sie klein, verachtenswert, erbärmlich. So kommt es zum Lachen aus Überheblichkeit, das gerade in Angst-Situationen so wichtig ist. Man kann sich die Wirkung dieser Zeichnungen auf Zeitgenossen gut vorstellen: die Verwandlung von Angst in Kampfbereitschaft.

Dies entspricht auch ganz und gar Szyks eigener Kunstkonzeption. Er verstand sich als soldier in art. Seine Absicht war es, nicht der Kunst zu dienen, sondern sich ihrer zu bedienen, und so erklärte er: „Art is not my aim, it is my means.“ Es ging ihm darum wirksam zu sein – und das mit Erfolg, wenn man der Präsidentengattin Eleanor Roosevelt glauben darf, die in ihm eine Ein-Mann-Armee sah.

Es wäre schön, wenn dieser große Zeichner durch Ausstellungen an anderen Orten und in anderen Ländern einem breiteren europäischen Publikum nahe gebracht würde.