Jean-Louis Forain au Petit Palais (Paris) « La Comédie parisienne » : Exposition du 10 mars au 5 juin 2011.
Imprégné des théories impressionnistes sur la lumière et la couleur, de leur prédilection pour les scènes de la vie quotidienne et fort d’un trait puissant, Forain traite les thèmes de la modernité : champs de courses, scènes de rues, de cafés, de spectacles, lieux d’élégance et de plaisirs, soirées mondaines.
Surnommé Gavroche par Verlaine et Rimbaud, cet impressionniste de mœurs aime mettre en relief les dessous de la société de son temps. Il a su rendre le banal étonnant et dénoncer les tares et les ridicules de ses contemporains. Les coulisses de l’Opéra, où les abonnés s’encanaillent avec les petits rats, constituent par exemple un haut lieu d’observation sociale, un condensé d’humanité qui lui offrent matière à sa représentation caustique de la vie parisienne.
Après 1900, en peintre moraliste, son style se métamorphose tant dans sa technique que dans le choix des sujets. Il dénonce les injustices dans ses peintures de prétoires où la lumière se répand dans un clair-obscur proche de Rembrandt. La guerre de 1914-18 lui offre une cause à la mesure de sa fougue. Paris, dans les années vingt, l’artiste septuagénaire ne recule devant aucune audace et retranscrit l’atmosphère endiablée des Années Folles avec une écriture rapide et puissante qui sera une des révélations de l’exposition.
L’exposition sera présentée ensuite aux USA, à La Dixon Galery & Gardens de Memphis. Au Petit Palais, elle comprend 240 œuvres empruntées principalement à des collections publiques et privées françaises, américaines et européennes.
Extrait du dossier de presse :
Salle 7. Le polémiste : violences graphiques et picturales
De 1893 à 1925, Forain livre 2500 dessins que Le Figaro, L’Echo de Paris et Le Gaulois publient régulièrement et dont la moitié ont un caractère politique. La simplicité et la sobriété de son style et de ses légendes rendent le message lisible instantanément. La rapidité et la puissance du trait permettent de trancher dans le vif, parfois avec férocité. L’artiste, après s’être consacré à la caricature de mœurs, s’intéresse aux « Affaires » de la IIIe République : le scandale de Panama, la crise anarchiste et la séparation de l’Église et de l’État. Ses excès se révèlent particulièrement regrettables lorsqu’il décide, par exemple, de participer activement au combat antidreyfusard jusque dans ses implications antisémites en fondant l’hebdomadaire Pstt !…avec Caran d’Ache et le soutien actif de Degas et Barrès.
Forain pointe les travers de la justice à l’instar d’un Daumier. Dans les tribunaux, il propose des instantanés et montre le désespoir des accusés en proie à l’indifférence des juges et des avocats. Leurs expressions, la théâtralité de leurs gestes et de leurs tenues sont étudiées avec virtuosité.
Commissariat
Gilles Chazal, conservateur général, directeur du Petit Palais
Florence Valdès-Forain, historienne de l’art
assistés de Joëlle Raineau, collaboratrice scientifique au Petit Palais
L’exposition se tient au Petit Palais à Paris
Horaires
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturne le jeudi jusqu’à 20h.
Fermé le lundi et les jours fériés.
Tarifs
Plein tarif : 10 euros
Tarif réduit : 7.5 euros
Demi tarif : 5 euros
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