L’Italia della Caricatura


L’Italia della Caricatura – La grande storia del Caricaturismo in Italia (e dintorni), Franco Bergamasco, Whitelight 2008, 216 p., 39 Euros.

Ces dernières années, la satire graphique italienne a donné matière à un nombre non négligeable d’études qui permettent à l’amateur de caricature de se forger une opinion sur l’évolution de ce genre en Italie. Nous nous sommes déjà fait l’écho dans « Ridiculosa » des recherches menées à Milan sur la satire imagée italienne, des études publiées par les collègues de Milan comme de Parme (cf. également le dernier numéro de « Ridiculosa) ainsi que des superbes expositions (et catalogues d’exposition) dirigées par Dino Aloi et Paolo Moretti « Storia d’Italia nel pennino della satira » et « Ludere et ledere ».
La parution de ce livre de Franco Bergamasco, déjà auteur en 1995 de « L’Italia in caricatura », s’inscrit dans cette dynamique dont on ne peut que se réjouir. Dans cet ouvrage de 216 pages, Franco Bergamasco se penche tout d’abord rapidement sur l’évolution de la caricature dans les deux premiers chapitres, remontant jusqu’aux Grecs, insistant sur le rôle de Gutenberg et les feuilles volantes du temps de la Réforme, puis sur l’invention de la lithographie.
Par la suite, il retrace l’histoire de la caricature italienne moderne en quatre grandes rubriques: « La caricatura italiana risorgimentale », « La caricatura italiano del millenovecento », « La caricatura italiana dopo il 1945 » et « Il tramonto della caricatura italia »: Ill ‘intéresse tout d’abord à l’émergence de la presse satirqiue italienne en 1848 (avec la première revue, « L’Arlecchino » de Naples), retrace ensuite les moments forts de l’existence des grandes revues telles que « Il Don Pirlon », « Il Fischietto », « Pasquino », « Asino », s’intéressant à quelques artistes de renom comme Galantara, avant de se penscher sur la caricature de 1900 à 1945, insistant sur la permanence du succès de quelques revues antérieures, mais aussi sur celui de « Becco Giallo », puis « Il Bertoldo » (dont les tirages atteignirent 600 000 exemplaires). Pour la dernière période qui débute en 1945, il étudie longuement l’effervescence satirique de l’immédiat après-guerre avant de passer rapidement aux toutes dernières décennies du vingtième siècle et de s’interroger sur le déclin de la caricature italienne.
Les derniers chapitres sont consacrés, sans lien évident avec ce qui précède, au musée international de la caricature de Tolentino et à quelques pages dédiées à Goya, puis Daumier, Toulouse-Lautrec, Hogarth et Grosz et enfin à la femme dans l’histoire de la caricature. Ces soixante dernières pages ne sont pas inintéressantes, mais surprennent, le choix de ces dessinateurs et de ce thème n’étant par réellement justifié.
Ce livre, écrit dans une langue que même les personnes peu familières de l’italien peuvent comprendre sans peine excessive, séduit le lecteur et complète fort bien les ouvrages cités ci-dessus. On regrettera peut-être la qualité parfois médiocre de certaines reproductions ainsi que l’absence de toute référence bibliographique.
JCG