Y a trop de monde sur la terre!

Y a trop de monde sur la terre!

Deuxième album de Blequin, YIL Editions 2020, 152 pages, 17 euros

 

Préface de l’ouvrage:

Il y a un an, les éditions Y.I.L. avaient eu la bonne idée de publier un premier recueil de dessins de Blequin « Vivement la mort qu’on se repose un peu ! ». On ne peut que se réjouir de constater que ce premier volume connaît maintenant un prolongement avec la publication de ce  nouveau livre « Y a trop de monde sur la terre ». Pour cet ouvrage, Blequin a retenu le même principe que précédemment : il traite de multiples sujets en retenant un ordre alphabétique, de l’affaire Betencourt à Zorro. 

Blequin adore de toute évidence dessiner, caricaturer et se rire des personnalités ou des situations qu’il dénonce. Sans vraiment chercher le jeu de mots, il recherche presque toujours un angle d’attaque particulier visant à susciter, si ce n’est le rire, tout du moins le sourire complice du lecteur.  

Blequin ne se veut jamais complaisant ; il exprime par le dessin clairement ce qu’il pense, il ne craint pas de prendre parti en exagérant le trait, en recourant à toute forme d’outrance, ce qui est le propre de la caricature. Ses ennemis, qu’il ne ménage jamais, ce sont tout particulièrement les xénophobes, les partis d’extrême droite, français ou étrangers, et tous les politiques qui ne remplissent pas leur mission, Trump et Orban en tête, mais ses flèches visent tous les dysfonctionnements qu’il perçoit dans la société : le machisme ambiant, la stupidité de certaines émissions de télévision, l’inculture. Il porte également un regard amusé, mais désabusé, sur la question des retraites, la pédophilie ou l’homophobie. S’il a la dent dure, on sent dans quelques dessins l’empathie qu’il éprouve à l’égard de personnes qu’il admire tel Réné Pétillon, le caricaturiste d’origine finistérienne, décédé l’an dernier.

Le lecteur ne pourra que prendre un grand plaisir à feuilleter les 150 pages de cet ouvrage dans lesquelles sont traitées bon nombre des interrogations contemporaines. Même s’il ne souscrit pas à tous les discours de Blequin, il sera séduit par le graphisme, faussement naïf, de cet artiste talentueux dont il faudra vraiment suivre l’évolution dans les années à venir et auquel il faut souhaiter une audience et une reconnaissance de plus en plus vastes. Notre société a cruellement besoin d’artistes comme Blequin qui, même dans l’outrance parfois injuste, expriment des sentiments forts et se révèlent être d’excellents lanceurs d’alerte en rendant compte avec force des injustices de nos sociétés.

Vive Blequin et vivement le troisième volume !!