Rire de la différence


Appel à contribution:
Rire de la différence : le choc des cultures dans le sketch et la chanson comique en France

Université Paul-Valéry Montpellier III, 18-19 octobre 2012
Date limite: 30 octobre 2011

Rire de la différence : le choc des cultures dans le sketch et la chanson comique en France
Université Paul-Valéry Montpellier III, 18-19 octobre 2012

Au XIXe siècle, avec l’émergence de l’industrie culturelle, rire et chanson populaire se transforment profondément ; ils deviennent en effet pour une large part des produits, œuvres de professionnels, que les nouvelles techniques (texte et image imprimés puis enregistrement) permettent de diffuser massivement. Il s’agit d’une production immense, représentant des dizaines de milliers de textes dont certains atteignent des tirages très importants – cent mille exemplaires pour une chanson à succès dès la Belle Époque.

Sketch et chanson comique sont l’un des lieux où se disent mais aussi se modèlent les représentations sociales de tout un chacun, en particulier sur les questions conflictuelles propres à chaque époque que le rire permet d’aborder d’une autre façon que le discours sérieux. Des formes de comique spécifiques s’y développent, fondées sur l’interaction entre un texte et des éléments non verbaux et paraverbaux : travail de l’interprète, mise en scène, musique. On propose d’examiner ici ces formes et leurs effets de sens à partir du traitement d’un thème : le brassage des cultures et des ethnies en France depuis le XIXe siècle. Le sujet est très productif aujourd’hui ; mais il n’a jamais cessé de l’être, depuis les débuts du café-concert, avec les représentations souvent stéréotypées des peuples colonisés, des Juifs, comme aussi des immigrés de l’intérieur qu’étaient Auvergnats ou Bretons, tout cela persistant assez tard dans le XXe siècle. Les années 70 marquent un changement de perspective, avec des textes au second degré sur le racisme (Bedos, Coluche…) ; le thème prend de l’expansion dans les années 80 et connaît depuis les années 90 de nouveaux développements avec l’arrivée sur la scène médiatique de toute une génération de comiques issus de l’immigration et une résurgence du comique régional.

Il s’agit à partir de ce corpus de réfléchir à la sémiotique des genres concernés, à la production du sens et en particulier du comique en relation avec les conditions de production et de diffusion des œuvres. On privilégiera donc les approches prenant en compte ces dimensions, plutôt que celles qui traiteraient les textes comme de simples documents. Voici quelques entrées possibles dans la question :
– ressorts comiques
– traitement des stéréotypes, renforcement et/ou remise en question
– rôle et place du thème-forme de la différence culturelle dans l’œuvre de tel ou tel artiste
– l’élaboration du sketch ou de la chanson comme œuvre collective. Mise au point, mise en scène…
– la diffusion. Filtrages institutionnels et commerciaux, ou au contraire soutien, publicité, reconnaissance. Réception par les médias, rôle de la presse…
– la réception par le(s) public(s) : accueil fait à tel ou tel sketch, diversité des interprétations
– le rôle du support et de la situation d’énonciation. Quelle relation entre la « performance » (Paul Zumthor), moment unique d’émotion partagée entre un interprète et un public, et des produits reproductibles qui en dérivent ?
Cette rencontre s’inscrit dans le champ de recherche « Littérature et médias » de l’équipe d’accueil 4209-RIRRA 21 (université Montpellier III), programme : « La parole vive à l’ère moderne : chansons et textes à dire » conduit par Élisabeth Pillet.
Les propositions d’une vingtaine de lignes, accompagnées d’une courte présentation de leurs auteurs, sont à adresser avant le 30 octobre 2010 à Élisabeth Pillet, elspil@aol.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. .