Conférence du dessinateur Blequin à l’UFR Lettres et Sciences Humaines de l’UBO
Vendredi 17mars à 10:00, salle C 219
Les malentendus entre un caricaturiste et son public à l’heure des réseaux sociaux: un saltimbanque de
l’image témoigne
Les malentendus entre un caricaturiste et son public à l’heure des réseaux sociaux : un saltimbanque de l’image témoigne
Blequin, dessinateur (Le Graoully déchaîné, Sept jours à Brest, Le dénominateur commun, Côté Brest)
– Qui êtes-vous ?
– Blequin.
– Pourquoi venez-vous ici ?
– Pour parler.
– Parler de quoi ?
– De ce que je fais.
– Et vous faites quoi ?
– Des caricatures.
– Ah bon ? Ce n’est pas très sérieux, comme métier !
– Je suis bien d’accord avec vous, mais ce n’est pas à moi qu’il faut le dire.
– Comment ça ?
– Certaines personnes ont tendance à prendre trop au sérieux la caricature.
– Et alors ? C’est un peu le métier des chercheurs, non ?
– Oui, mais je ne parle pas de ces gens-là : eux, au moins, prennent le temps de lire un dessin avant d’en parler, en général. Non, je vous parle du grand public, de ces gens qui réagissent de façon épidermique avant de prendre le temps de comprendre et qui interprètent mes petits mickeys, pour ainsi dire, comme des actes de guerre.
– Un peu comme ceux qui ont cru que Cabu traitait tous les musulmans de « cons » et non pas seulement les intégristes ?
– C’est ça. Avant, quand ils tombaient sur un dessin qui, pour telle ou telle raison, leur était insupportable dès le premier coup d’œil, l’auteur n’était même pas au courant, mais maintenant, avec les réseaux sociaux, un dessinateur recueille en temps quasi-réel leurs réactions.
– Et si ces gens interprètent mal vos dessins, ça veut dire qu’ils sont bêtes, selon vous ?
– Pas forcément : ça peut aussi vouloir dire que je n’ai pas été assez clair. Si on ne sait pas se remettre en question de temps en temps, ça n’est pas la peine de faire du dessin d’humour…