Martine Mauvieux, qui coordonne les initiatives sur le dessin de presse organisées par la BNF a accepté de répondre à nos questions…
La Bibliothèque Nationale de France (Paris) annonce vouloir organiser une biennale du dessin de presse à Paris. Quel est votre objectif ?
La Bibliothèque nationale de France conserve des collections très importantes liées au dessins de presse (archives de dessinateurs, dessins originaux, quotidiens, revues, magazines). L’idée est de permettre à différents organismes qui s’intéressent au dessin de presse, associations, festivals, entreprises, de se retrouver dans un même lieu, à la Bibliothèque nationale de France, pour présenter au public leurs actions (expositions, publications, contacts avec les dessinateurs français et étrangers) orientées vers la mise en valeur de cet art journalistique. Il s’agira également de permettre à de jeunes talents de se faire connaître par une présentation d’une sélection de leurs dessins. De même, on cherchera à susciter un débat d’idées pour présenter à un large public les problématiques liées à cet art particulier dans une époque où la presse est obligée de s’adapter aux nouvelles techniques de diffusion via le Net. La Biennale du dessin de presse 2010 aura lieu le 27 mars 2010 à la BnF, site François Mitterrand. Deux expositions seront visibles à la même époque sur le même site : exposition sur l’histoire vue à travers le dessin de presse du 23 mars au 25 avril et une exposition d’un choix de dessins originaux de Tim du 16 mars au 18 avril.
Combien de dessinateurs seront présents, comment seront-ils « sélectionnés », qu’est-ce que peut en attendre le public ?
Un appel à candidatures va être lancé très prochainement. Les jeunes dessinateurs intéressés auront jusqu’au 8 mars pour faire parvenir leurs dossiers à la Bibliothèque nationale de France, « Prix BnF du dessin de presse 2010 », 58 rue de Richelieu, 75002 Paris. Les informations seront accessibles en ligne et toutes questions peuvent être posées à une boîte électronique.
Un jury composé de spécialistes du dessin de presse attribuera un prix à celui des candidats qui sera jugé le plus original, talentueux, pertinent… Le prix sera remis au lauréat à la fin de l’après-midi de la Biennale.
Le public pourra ainsi prendre conscience que de jeunes dessinateurs choisissent encore le dessin de presse pour exprimer des idées d’actualité malgré les difficultés que peut rencontrer la presse aujourd’hui.
L’après-midi d’étude sur le dessin de presse le 9 décembre a réuni une soixantaine de personnes ( ?), comment comptez vous « médiatiser » la biennale pour attirer un plus large public ?
On peut dire qu’il s’agissait là d’une première étape. Une communication sur l’événement est prévue afin d’informer et d’inviter la presse écrite et audiovisuelle qui se fera le relais auprès d’un large public. Seront invités aussi dessinateurs de renom et spécialistes du dessin de presse, collectionneurs, écoles d’art et de journalisme, historiens.
Ne craignez-vous pas que les différents salons organisés en France sur le dessin de presse perçoivent cette initiative comme une concurrence déloyale ?
La BnF n’a nullement l’intention de se positionner en « concurrente » par rapport aux différents festivals qui existent en France, et depuis fort longtemps pour certains. Elle a conscience que ces diverses activités sur le territoire français participent à entretenir un esprit actif et stimulant dans le monde du dessin de presse. La biennale du dessin de presse organisée par la BnF sera l’occasion pour les festivals de mieux se faire connaître du public francilien. Les festivals et les associations auront chacun un stand bien différencié qui leur permettra de présenter librement leurs propres spécificités.
Est-ce que les dessinateurs vous semblent demandeurs de telles initiatives, qu’est-ce que peut leur apporter un tel événement ?
Les dessinateurs sont toujours intéressés par les événements qui mettent en valeur leur travail aux yeux du public et de la presse. La Biennale du dessin de presse organisée par la BnF offre deux intérêts supplémentaires : elle aura lieu à Paris et dans un établissement national qui rayonne par sa notoriété et par l’ampleur et la qualité de ses collections patrimoniales.
Propos de Martine Mauvieux recueillis par Guillaume Doizy mi-décembre 2009.